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Le silence des pianos…

Le silence des pianos…

«Quand tu aimes, il faut partir».
On ne sait si Emmanuel Hodencq se sera inspiré d’un des plus beaux vers du bouleversant poète Blaise Cendrars, toujours est-il que le magistral cuisinier quitte la place clermontoise dès ce mois d’octobre pour d’autres horizons et surtout d’autres aventures culinaires.
D’amour, finalement, il n’a été question que de ça durant les treize années où Emmanuel Hodencq a oeuvré derrière les fourneaux de son beau et chaleureux restaurant du Marché Saint-Pierre. Amour d’une cuisine savoureuse et savante mais jamais prétentieuse. Amour des beaux produits du terroir ou d’exotiques contrées, amour des belles tables, du service irréprochable et convivial. Amour aussi de la transmission de son savoir et de sa passion à ses collaborateurs ou aux privilégiés cuisiniers amateurs venus lors d’ateliers découvrir quelques secrets du maître propres à faire défaillir les papilles des plus blasées.
Et comme Emmanuel Hodencq, on peut vous le dire, est un être en tous points élégant, il ne saurait partir sans remercier tout d’abord toutes celles et ceux qui ont fait honneur à sa cuisine, mais surtout sans adresser toute sa reconnaissance à son équipe, compétente et lumineuse, qui l’a accompagné depuis 1999 de la plus belle manière, l’aidant à devenir l’homme qu’il est aujourd’hui. «La reconnaissance et la mémoire du coeur», disait le poète. Qu’ajouter de plus ?
Pour les amoureux de la bonne chaire, il est encore possible de connaître de purs moments de bonheur en s’offrant jusqu’au 13 octobre un succulent petit repas chez celui qui, avouons-le, nous manque déjà. Pour Emmanuel et sa famille, c’est un nouveau départ. Pour nous, un peu une… faim. La pudeur invite à dissimuler un peu la tristesse, sourions donc et laissons le dernier mot à un géant de la littérature : «un seul mot, usé, mais qui brille comme une pièce de monnaie : merci» (Pablo Neruda).
CharlyM


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