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Du chemin et des petits cailloux…

On ne redira jamais assez comme une enfantine passion qui ne s’émousse pas sous les coups de butoir des tièdes aspirations du banal et du commun constitue l’absolu sésame pour pénétrer dès l’âge adulte dans un univers passionnel où le merveilleux est à porter de main.

L’itinéraire d’Alain Pautot est à ce titre emblématique, qui d’un gamin fasciné par les pierres va devenir l’une des références pour le moins incontournable de la joaillerie hyper-sélecte où le mot même de bijou peine à restituer toute la splendeur de la «pièce».

Il reconnaît aisément que sa vie est menée par un obsessionnel besoin de découvrir des bijoux rares qui le bouleversent. Sa quête, heureuse, passe par Paris, Bruxelles, Bordeaux, Toulouse, Valbonne, Dijon, Antibes, Londres où il est accueilli sur les prestigieux salons, mais il n’hésite pas non plus à courir le monde pour aller chiner la pierre rarissime rendue plus que précieuse par le seul et déconcertant travail de la main de l’homme (ne lui parlez pas de pierres chauffées ou plongées dans d’improbables mixtures, vous le navreriez !). Pour Alain Pautot, il n’y a pas de compromissions possibles : “Le bijou est à personnalité et à identité ; il ne saurait connaître le multiple”. D’ailleurs, chaque pièce vendue par ses soins est accompagnée d’un certificat de laboratoire public attestant de l’origine et de la pureté de la pierre.

On comprend mieux que ses créateurs préférés répondent aux prestigieux noms de Cartier, Van Cleef & Arpels ou autre Chaumet. Et, s’il avoue un goût tout personnel pour les créations de la période 1930-1970, il peut cependant s’appuyer sur son expertise, sa formation en gemmologie et surtout ses 25 ans d’expérience pour trouver la pièce unique qui correspondra à l’inimitable femme qui la portera.

Son métier impose donc la relation directe, et s’il vous arrive de voir ses bijoux sur un écran, c’est dans le cadre d’un reportage que lui consacre Arte mais certainement pas sur internet. Du reste, ce membre du très sélectif club des joailliers qui oeuvrent dans le bijou d’exception (ils sont tout au plus trois ou quatre en France), assure apprécier cette reconnaissance mais fuit consciencieusement la célébrité : «La qualité de la relation qui s’établit avec un ou une cliente repose avant tout sur la sincérité et sur la discrétion».

On s’étonnera dès lors moins qu’Alain Pautot ne ferme pas les portes de sa petite boutique rue de la Treille (la même depuis 25 ans !), qui même si elle a été brillamment designée par Bernard Murat et dispose de son parfait atelier pour la restauration et la mise à la taille, devrait légitimement plus se situer du côté de la Place Vendôme ou du Faubourg Saint-Honoré à Paris. Elle lui offre justement un espace discret et intime pour accueillir chaque amateur du bel art du bijou avec qui il partage sans retenue sa passion pour l’envoûtement des précieuses pierres.

Son attachement à cette rue de la Treille mais aussi à la région lui impose donc d’endosser la tenue des grands voyageurs pour être systématiquement présent à tous les grands évènements européens de la joaillerie dignes de ce nom, acheminant son précieux trésor dans le confort de cette bande de peau que l’on appelle dans le métier «une marmotte».

N’allez surtout pas croire qu’Alain Pautot aspire cependant à s’endormir sur ses lauriers, cet homme passionné reste enthousiaste et impatient, comme l’enfant qu’il a été, ne trahissant jamais le rêve qui lui aura permis de dessiner un parcours de conte de fées où c’est lui qui, par ses bijoux, rend irrésistibles les princesses.

CharlyM

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