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Faites le mur…

Intramuros, donc, c’est le nom que Sophie, charmante quadragénaire franche et directe, a choisi en 2005 pour sa charmante et atypique boutique. On se dit, quelques instants après avoir poussé la porte d’Intramuros, qu’il y a ici manifestement de la subtilité, de celle qu’affectionnaient en l’occurrence les Surréalistes, vous savez, ces artistes qui au début du XXè Siècle ont eu comme projet d’offrir aux spectateurs la possibilité de poser un regard nouveau sur le monde qui les entoure, histoire, en bousculant quelque peu les certitudes, d’accéder à un peu plus de liberté d’esprit.

Sophie d’ailleurs ne s’en cache pas, elle affectionne les objets esthétiquement beaux certes, mais qui en plus de leur utilité d’usage offre un décalage si possible drôle, qui ouvre l’imaginaire à de nouvelles perspectives.

On découvre ainsi au 7 rue Nestor Perret, en plein coeur du centre ville (intramuros oblige…), une saisissante sélection de gadgets, d’ustensiles, d’objets de déco voire de jouets qui tournent résolument le dos à la morne et trop conventionnelle banalité de la réalité, le tout scénographié avec élégance entre le rez de chaussée et le premier étage. Une sorte de caverne d’Ali Baba merveilleuse mais sans le côté bazar. Des biberons en forme inhabituelle de bouteille de vodka, des distributeurs magiques de cure-dents noirs, des parapluies-fusil, des bloc-notes salami, des taille-crayons pirate, des tétines affichant sur leur culot de splendides moustaches, des bols à la déco franchement poilante, des préservatifs customisés, il y en a, serait-on tenté de dire, pour tous les goûts.

Mais Sophie ne se contente pas de proposer ces jubilatoires objets décalés. Intramuros, c’est aussi l’adresse idéale lorsque l’on souhaite offrir ou s’offrir un bel objet, qu’il s’agisse de luminaire, de rangement en forme de tête de Légo géant ou de ces merveilleuses petites boites Bento, sorte de petit «tupperware» compartimenté et destiné à accueillir un déjeuner complet.

Dans le registre très chic, on ne peut manquer de citer les accessoires de cuisine haut de gamme de la célèbre et prestigieuse Maison Guzzini dont les cafetières comme chacun le sait sont juste des pures merveilles, les objets de décoration cultes aux couleurs survitaminées de la marque allemande Koziol, les craquantes déclinaisons de figurines Kimmidoll (boites, tasses, stylos, porte-clés…) inspirées des traditionnelles Kokeshi japonaises illustrant la splendeur et la nature qui nous entourent, sans parler de la gamme Umbra, leader mondial du design décontracté et très moderne pour la maison ou les ultra-séduisants bijoux Litchi.

En se promenant dans la boutique, on découvrira aussi de très séduisantes oeuvres d’art, on pense ici notamment aux productions de Nokat ou de CLEM, figures réputées et incontournables de la création contemporaine régionale.

Vous l’aurez compris, Sophie ne souhaite assurément pas être enfermée dans un genre unique et sclérosant. Elle revendique une boutique où cohabitent harmonieusement la fantaisie, l’excellence du savoir-faire et la capacité à créer des émotions. Elle observe ainsi les traditionnelles conventions commerciales comme on observe les étoiles, c’est à dire de loin, et c’est tant mieux. Jules Renard n’affirmait-il pas en son temps que les gens qui suivent des règles sont déconcertants, car la vie, elle, n’est faite que d’exceptions. On vous le répète, mais il y a chez Intramuros une culture très maîtrisée de la surprise et de la juxtaposition inattendue que n’auraient certainement pas renié les surréalistes les plus convaincus. Détail qui ne trompe pas quant à la qualité de la boutique, les artistes de passage qui sortent de l’Opéra-Théâtre font plus que régulièrement un crochet chez Sophie, assurés qu’ils sont de ramener de la capitale auvergnate, un cadeau original, sensible et de très belle facture.

Bref, Intramuros, plus qu’un commerce, est avant tout un état d’esprit qui sort des sentiers battus et qui revendique ouvertement le droit assumé à la rencontre entre la fantaisie, l’élégance et la pertinence des concepts, ce qui, convenez-en, ne saurait que nous rapprocher d’une certaine idée du bonheur. Bonheur, d’ailleurs, dont André Breton, l’un des papes justement du Surréalisme, disait que pour y accéder, il suffit de suivre trois règles, mais que malheureusement, personne ne les connaît…

CharlyM

 

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